Question. Quelle est en Europe, la principale cause de mortalité et d’invalidité pour les femmes entre 16 et 44 ans ? Les accidents de la route ? Le cancer ? Pas du tout. Ce sont les violences subies chez elles, par leur mari ou compagnon. Ce que l’on appelle les violences domestiques ou conjugales. Pour mieux lutter contre ces violences, la circulaire «Tolérance 0» est appliquée en Belgique depuis un an. Cette circulaire prévoit de prendre très au sérieux les violences conjugales et de mieux écouter les victimes. Et ce, même si les violences ne semblent pas graves ou ne sont pas physiques mais morales. Elle prévoit d’ailleurs de mieux informer les policiers et les magistrats sur ce qu’est la violence conjugale.
La circulaire « Tolérance 0 » définit aussi la politique criminelle de lutte contre la violence dans le couple. Les services de Police ou du Parquet doivent noter comme tel tout acte de violence conjugale. Si un magistrat doit traiter du dossier d’une famille, il aura accès à tous les faits de violences connus. L’auteur de violences sera appelé devant la justice pour qu’on lui rappelle la loi. La circulaire prévoit aussi que la victime pourra rester au domicile conjugal. C’est l’auteur des violences qui devra partir s’il faut protéger la femme et les enfants.
Une année, c’est bien sûr trop court pour mesurer les effets d’une nouvelle loi. Mais à l’occasion du premier anniversaire de cette circulaire, Vie féminine donne un premier aperçu des avancées et des choses encore à améliorer. Pour Vie Féminine, la circulaire est un bon début, mais un début seulement…
Côté avancées, Vie féminine signale que les victimes sont mieux écoutées dans la plupart des communes. La plupart des plaintes ne sont plus classées sans suite. Aujourd’hui, les violences conjugales sont définitivement sorties de la sphère privée. Elles sont traitées comme un délit. Même si, au niveau judiciaire, il est encore difficile de prendre en compte les violences morales et psychologiques.
Du côté des choses à améliorer, il faudrait plus de moyens pour protéger les victimes. Par exemple, quand l’auteur des violences ne peut plus rester au domicile.
On devrait aussi attribuer d’office le domicile à la victime, sauf si elle ne le veut pas. Actuellement, la victime doit le demander et elle n’y pense pas toujours.
Enfin, il faudrait plus de places dans les structures d’accueil d’urgence, pour mieux accueillir les femmes et les enfants en cas de violence. Il faudrait aussi les accompagner plus longtemps.