Depuis vendredi, des incendies ravagent la Grèce. Les feux se sont déclarés dans le Péloponnèse, au sud du pays et sur l’île d’Eubée, au nord-est d’Athènes. Les incendies sont si violents que L’état d’urgence a été déclaré dans le pays. Ce sont les incendies les plus meurtriers en Grèce depuis le début de l’été. Le gouvernement a déclaré 3 jours de deuil national.
Dimanche soir, le bilan de ces incendies était de 61 morts, dont au moins sept enfants. C’est dans l’ouest du Péloponnèse qu’il y a eu le plus de victimes (57 personnes). Ces incendies sont les plus meurtriers du monde depuis 150 ans. Des milliers d’habitants et de touristes ont dû évacuer les zones menacées par le feudécédé et ici "feu" veut dire "n'existe plus", "feu votre firme" veut dire votre firme n'existe plus. Des centaines de maisons sont détruites. Dimanche, le feu menaçait le site archéologique d’Olympie. C’est là qu’ont eu lieu les premiers jeux olympiques en l’an 776 avant Jésus-Christ. "Le site a été sauvé", a déclaré dimanche soir le ministre de la Culture, Georges Voulgarakis. Pour lutter contre ces incendies exceptionnels, 9 000 pompiers grecs sont mobilisés. La Grèce est aussi aidée par l’Union européenne, les Etats-Unis et la Russie. Dimanche, dans le Péloponnèse, un millier de pompiers, 425 soldats, 16 avions et hélicoptères luttaient contre le feu. Ils étaient aidés par 4 bombardiers d’eau Canadair et 60 sapeurs-pompiers français, 30 pompiers venus de Chypre et un avion italien. La Serbie, Israël, la Slovénie, l’Espagne, la Roumanie, l’Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas et l’Autriche ont aussi envoyé des avions et des hélicoptères.
Depuis le 1er juin, c’est la 3e série d’incendies qui ravage la Grèce. Plus de 60 000 hectares (1 hectare = 10 000 m2) de pins et sapins ont été brûlés. Chaque fois, les incendies sont liés à une période de forte chaleur. Mais la chaleur n’explique pas tout. Les incendies sont parfois d’origine criminelle. Plusieurs personnes ont été arrêtées parce qu’elles avaient mis le feu volontairement. Dans la presse grecque, on accuse aussi la spéculation immobilière.
Le premier ministre conservateur, Costas Caramanlis, a parlé d’un plan organisé d’incendiaires. Il a promis que le gouvernement "fera tout pour trouver les coupables et les punir". Le maire d’Athènes, lui aussi conservateur, Nikitas Kaklamanis, a aussi estimé qu’il "n’était pas possible qu’un si grand nombre d’incendies éclatent si rapidement dans tant d’endroits". Pour l’opposition politique, le gouvernement n’a pas été assez efficace dans la lutte contre le feu. Pour le parti socialiste grec : « La vérité est que ce gouvernement a transformé la Grèce en Etat sans défense ». Il faut dire que les Grecs doivent voter le 16 septembre pour renouveler leurs députés. La campagne électorale a d’ailleurs été suspendue à cause des incendies.