mercredi 24 avril 2024

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Travail égal, salaire égal, pour tous et toutes

« A travail égal, salaire égal ! » est une vieille revendication syndicale. C’est aussi un principe repris dans un traité européen de 1957. La revendication vaut pour tous les travailleurs. Et toutes les travailleuses… Les syndicats se battent aussi contre l’inégalité de salaire homme/femme. Ainsi, depuis 4 ans, le syndicat belge FGTB organise le 31 mars, une journée pour rappeler qu’une travailleuse gagne moins qu’un travailleur.

Il y a une inégalité fondamentale dans les salaires : l’inégalité homme/femme. Pour la rappeler, le syndicat belge, FGTB, organise depuis 4 ans une journée pour l’égalité salariale : l’Equal pay day.

Equal pay day, c’est de l’anglais. En français, cela veut dire journée de l’égalité salariale. Si l’expression est en anglais, c’est parce qu’elle vient des Etats-Unis. Dans ce pays, cela fait une quinzaine d’années que des syndicats et des organisations féministes organisent l’Equal pay day. En Belgique aussi, les femmes n’ont pas le même salaire que les hommes. C’est ce que veut rappeler la FGTB le 31 mars. Pourquoi le 31 mars ? Parce que pour avoir le même salaire annuel qu’un homme, une femme ne doit pas travailler 12 mois mais 15 mois !

Le temps partiel

Selon les calculs de la FGTB (et de la CSC), une femme gagne 25% de moins qu’un homme si on se base sur le salaire brut mensuel. Pourquoi ? Une première raison évidente, « objective » : il y a plus de femmes qui travaillent à temps partiel : 80% des travailleurs à temps partiels sont des femmes. Elles ne gagnent donc qu’une partie du salaire temps plein. 34% des femmes travaillent à temps partiel et seulement 5% des hommes. Le travailleur à temps partiel a souvent un salaire horaire moins élevé que le travailleur à temps plein. Et il n’a pas certains avantages : certaines primes, assurance groupe pour la pension, etc.

En plus, les entreprises où il y a beaucoup de temps partiel sont des secteurs où les salaires sont assez bas. Ainsi l’enseignement où il y a 67,4 % de femmes. Le secteur des soins de santé et les services sociaux : 77,1 % de femmes. La fabrication de vêtements, 75,9 % de femmes. Le nettoyage, 60% de femmes… Et dans les secteurs les mieux payés, il y a beaucoup moins de femmes qui travaillent. Dans les secteurs du gaz et de l’électricité, il y a seulement 23% de femmes. Dans les banques, il y a seulement 40% de femmes. Dans les assurances, il y a seulement 39% de femmes. Dans le secteur de la chimie, il y a seulement 13% de femmes…

L’école, le couple, le patron

Le temps partiel n’explique pas tout. Depuis 2 ans, on fait en Belgique un rapport officiel sur les différences de salaire homme/femme. Et sans tenir compte du temps partiel, l’écart de salaire est encore de 15%. La Belgique est un des pays de l’Union européenne où l’écart de salaire homme/femme est le plus faible, mais l’inégalité est toujours là. Même si l’article 10 de la Constitution garantit l’égalité homme-femme. Car derrière des raisons « objectives » dans la différence de salaire homme/femme, il y a toute une vision de la société qui favorise cette différence.

C’est l’image de la femme plus souvent à la maison qu’au travail, qui s’occupe des enfants plutôt que de sa carrière. Cette image joue dès l’éducation en famille ou à l’école. Ainsi, la jeune fille qui fait des études même supérieures fera des études moins « techniques » qui déboucheront sur un salaire moins élevé. Une image qui joue dans le couple. C’est l’homme qui souvent « fait carrière ». Une image qui joue aussi dans l’entreprise : les postes de cadres supérieurs ou de dirigeants sont plus souvent occupés par un homme que par une femme. Ainsi, même si les femmes font en moyenne plus d’études supérieures que les hommes, elles gagnent moins. Si on prend le salaire horaire moyen d’une personne qui a un diplôme de l’enseignement supérieur, la différence est toujours là : 22,37 euros de l’heure pour un homme et 17,12 euros de l’heure pour une femme. Une différence qui est encore de 23,5% !

Travail égal, salaire égal ?

Samedi en Slovénie, des milliers de militants syndicaux venus de toute l’Europe ont manifesté pour plus de pouvoir d’achat et pour plus d’égalité salariale entre travailleurs européens. « A travail égal, salaire égal » est une vieille revendication syndicale.

Depuis plusieurs mois, il y a de fortes augmentations des prix. Les salaires et les allocations sociales ne suivent pas. Pour les syndicats, l’Union européenne et les gouvernements des pays de l’Union doivent prendre des mesures pour améliorer les salaires. La Slovénie préside le Conseil de l’Union européenne jusqu’en juin. Ils ont donc organisé une manifestation dans la capitale du pays, Ljubljana.  « Nous voulons des salaires minimum décents, nous voulons un salaire égal à travail égal pour les travailleurs immigrés, les travailleurs postés, les travailleurs intérimaires », a dit le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES). La CES regroupe la plupart des syndicats des pays de l’Union européenne.

« A travail égal, salaire égal » est une vieille revendication des syndicats. « A travail égal, salaire égal » est aussi dans le très officiel Traité de Rome de 1957 qui a fondé l’Europe d’aujourd’hui. Cette revendication est pourtant toujours d’actualité. Les patrons jouent encore sur les inégalités de salaire. Ils veulent rentabiliser au maximum la production. Ils délocalisent. Et comme il peut y avoir de grands écarts de salaire entre les 27 pays de l’Union européenne, le phénomène s’aggrave.

A lire aussi :

Clip
Les femmes sont toujours en solde 

Une réponse

  1. Ce clip m a fait bien rire mais il faudrait un clip pour les femmes à la maison
    femme de ménage ,femme électricienne ,cuisinière ,éducatrice ,secrétaire ,infirmière ,plombier,tapissier ,repasseuse ,péripatéticienne uniquement pour leur époux chouchouté et j en passe
    Elle devrait avoir un salaire et une pension ,cela éviterait à bien de braves femmes de terminer sur le carreau sans amour et sans aucune illusion

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