Le Guatemala est un pays d’Amérique centrale de 12 millions d’habitants. Dimanche, il y a eu des élections. Les électeurs ont voté pour leur président, leurs députés et leurs maires. Dans le pays, les violences sont courantes. Et la campagne électorale a encore aggravé les choses. Les violences touchent particulièrement les femmes. En 2006, selon les chiffres officiels, 564 femmes ont été assassinées, souvent après avoir été violées et torturées.
Interrogée par le journal Le Monde, la directrice d’une association de femmes « Survivantes du Guatemala », témoigne : « Depuis le début de l’année 2007, nous en sommes déjà à 322 assassinats de femmes. » Après la guerre civile qui a fait 200 000 morts, le pays connaît une violence de gangs alimentée par la pauvreté. Les femmes en sont les premières victimes. Et surtout, les femmes qui essaient d’agir contre cette situation. Ainsi, Norma Cruz, une ancienne combattante de la guérilla, a reçu des menaces de mort parce qu’elle a dénoncé un réseau de vol de bébés destinés à l’adoption aux Etats-Unis. Autre exemple, un gang veut extorquer 4 800 euros à Paula, responsable d’une petite coopérative. La coopérative avait acheté une pompe à eau, on l’a volée. Et Paula doit se cacher. Anders Kompass, représentant au Guatemala du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, confirme la violence qui ravage le pays : « Nous n’avons pas de chiffres, car les gens ont peur de parler. La présence de gangs de jeunes très violents, de tueurs à gages et de policiers corrompus a créé une sorte d’état de siège dans de nombreux quartiers. » Aux élections présidentielles, il y avait une femme candidate : Rigoberta Menchu. Une femme indienne maya qui a eu le prix Nobel de la paix en 1992. Mme Menchu n’a pas passé le 1er tour des élections. C’était prévu par les sondages. Dès avant les élections, Mme Menchu avait déclaré : « je vais me consacrer à la lutte politique jusqu’à la fin de ma vie. »