vendredi 19 avril 2024

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1 personne sur 5, pauvre ou presque…

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Comment définir la pauvreté ? Et combien de personnes sont pauvres ? On utilise une mesure statistique. On l’appelle le « risque de pauvreté monétaire ». C’est plus élégant que le mot pauvre. Pour simplifier notre article, nous utilisons le mot « pauvre » et pas les mots « personne en risque de pauvreté monétaire.»

Moins de 1 000 euros

Comment compte-on le nombre de pauvres ? Une personne est pauvre quand elle n’a pas 60% du revenu médian de la population. Comment calcule-t-on le revenu médian ? On classe du plus bas au plus haut les revenus de toute la population. On divise en deux le classement. On divise pour avoir au-dessus la moitié de la population et en-dessous l’autre moitié de la population. En 2011 , le revenu médian était de 1 660 euros. Cela veut donc dire que la moitié de la population en Belgique a des revenus au-dessus de 1 660 euros. L’autre moitié a des revenus au-dessous de 1 660 euros. Pour trouver le seuil de pauvreté, on calcule 60% de 1 660 euros. C’est-à-dire 1 000 euros. Une personne qui a moins de 1 000 euros par mois est donc pauvre. Mais attention, c’est le seuil pour un isolé.
On fait d’autres calculs pour des familles. Par exemple, un couple avec 2 enfants est pauvre s’il a moins de 2 100 euros par mois. Un adulte qui vit seul avec un enfant de moins de 14 ans, est pauvre s’il a moins de 1 300 euros par mois.

Les familles monoparentales sont très touchées par la pauvreté : 38,3 % de familles monoparentales sont pauvres en Belgique. Ce sont donc surtout les femmes qui sont touchées puisque beaucoup de femmes vivent seules avec leurs enfants. Il y a donc forcément beaucoup d’enfants pauvres en Belgique. Une personne de moins de 16 ans sur 4 est pauvre en Wallonie. En Flandre, c’est une sur 10. A Bruxelles, c’est 4 sur 10 !

Moins de pauvres en Flandre

Car en Belgique, il y a de grandes différences selon les régions. La Belgique est dans la moyenne européenne avec 15,3% de taux de pauvreté. Mais en Flandre, le taux de pauvreté n’est que de 9,8%. En Wallonie, le taux de pauvreté est de presque 20%. A Bruxelles, le taux est de 34% ! Si on compare ces taux avec d’autres régions européennes, la Flandre se classe 22e sur 195 régions. La Wallonie est 142e sur 195 régions. Et Bruxelles est 189e sur 195 régions. Presque à la dernière place…

Concrètement, cela veut dire qu’il y a 384 000 pauvres sur 1 100 000 habitants à Bruxelles. Il y a plus de 700 000 pauvres sur 3 540 000 habitants en Wallonie. Un habitant sur 5 est pauvre. Il y a 620 000 pauvres sur 6 327 000 habitants en Flandre. A Bruxelles, un habitant sur 3 est pauvre. En Wallonie, un habitant sur 5 est pauvre. En Flandre, un habitant sur 10 est pauvre. Si on fait des proportions, il y a beaucoup moins de pauvres en Flandre. Les Flamands sont plus de 60% de la population belge et les pauvres de Flandre sont moins de 40% de tous les pauvres de Belgique.

Et il y a d’autres différences régionales. Par exemple, en Wallonie, plus de 45% des chômeurs sont pauvres. En Flandre, 25% des chômeurs sont pauvres. Pourtant, les allocations de chômage sont les mêmes pour tout le pays. Pourquoi alors cette différence ? Sans doute parce qu’en Flandre, on retrouve plus vite du travail. Et comme les allocations diminuent avec le temps, les chômeurs wallons sont plus pauvres… Ce n’est pas étonnant que beaucoup de chômeurs soient pauvres. Les allocations de chômage minimum sont de moins de 1 000 euros pour un isolé et de 1 134 euros pour un chef de famille.

Se priver

La manière de mesurer la pauvreté n’est pas parfaite. Selon le calcul, la personne qui a tout juste 1 000 euros n’est pas pauvre. La personne qui a 999 euros est pauvre. C’est pour cela que l’on complète le taux de pauvreté par d’autres catégories de personnes. On ajoute les personnes qui ont plus de 1 000 euros par mois et qui ne peuvent pas se payer certaines choses. Des choses qui sont importantes pour vivre dans notre société.

Pour vivre décemment, on estime qu’il faut pouvoir manger un repas avec des protéines tous les deux jours, pouvoir payer ses factures à temps. Mais aussi : pouvoir se payer le téléphone, la télévision, une voiture, une semaine de vacances si on en a envie …. Et en Belgique, presque 500 000 personnes ne peuvent pas se payer ces choses. Elles ne sont pas pauvres mais presque. Si on les ajoute aux 1 683 000 pauvres au sens mathématique, c’est 2 271 000 personnes au total. Un habitant sur cinq !

Et même les personnes qui ont un emploi sont pauvres ou doivent se priver. En Wallonie, 8,5% des salariés ont du mal à nouer les deux bouts. C’est ce que l’on appelle les travailleurs pauvres. Il y en a de plus en plus et un peu partout en Europe. Avoir un emploi ne veut plus dire sortir vraiment de la pauvreté. C’est assez nouveau et c’est très inquiétant.

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